HP

La personnalité HP

Aux alentours des années 2015, le phénomène HP (pour Haut Potentiel) faisait la une des médias. À l’époque, et peut-être encore maintenant, il était de bon ton d’avoir un enfant HP, ne serait-ce que pour donner une explication positive à ses difficultés d’attention, de relation et/ou d’intégration des connaissances. Mais force est de constater que si cela peut éventuellement plaire aux parents, celui ou celle qui fonctionne avec des hauts potentiels n’est pas franchement à la fête.

À l’image des différentes étiquettes que l’on voit apparaître pour nommer ce type de fonctionnement (Haut Potentiel, haute précocité intellectuelle, douance, surefficience, etc.), il génère également bon nombre de définitions différentes. Ce n’est que depuis le livre de Jeanne SIAUD FACHIN Trop intelligent pour être heureux paru en 2008, que cette façon de fonctionner a été étudiée. C’est dire le peu de recul que nous en avons aujourd’hui.  Et comme toujours dans ces cas-là, deux grandes tendances se disputent l’approfondissement des connaissances dans ce domaine : les scientifiques et les psy.

COMMENT RECONNAÎTRE  UNE PERSONNALITÉ HP ?

Reste qu’en général, les symptômes les plus communément cités en lien avec le HP sont une pensée dite en arborescence (ou “pensée Wikipédia”), une curiosité exacerbée, une créativité et une imagination débordantes, ainsi qu’une hypersensibilité et éventuellement un QI (quotient intellectuel) au-dessus de la moyenne.
Au nombre des autres caractéristiques revenant souvent dans les témoignages des surdoués et de leurs proches figurent le perfectionnisme, le besoin d’autonomie, l’anxiété, l’hyperesthésie (exacerbation de certains sens comme par exemple, ne pas supporter le contact des étiquettes des vêtements, ou la lumière et le volume sonore), l’empathie, la nécessité d’être fortement stimulé, une faible estime de soi et un sens de l’humour particulier.

PRÉVALENCE

La structure HP toucherait entre 2 et 5% de la population, peut-on lire çà et là. Si le conditionnel est utilisé, c’est que l’ampleur du phénomène est sous-estimée. En effet, la détection des personnes concernées est rendue difficile non seulement par le manque d’observateurs compétents (la matière est nouvelle), ainsi que par la tendance qu’ont de nombreux surefficients – filles et femmes en tête – à se sur-adapter aux normes de la société (surtout en ce qui concerne les relations) afin de ne pas se sentir exclus, décalés, quand ce n’est pas à nier cette structure, trouvant intéressant de s’y reconnaître…

AU QUOTIDIEN

Les personnes qui vivent cette structure savent qu’être HP n’est pas un cadeau du ciel. Cela peut présenter de nombreux avantages… potentiels. Mais en raison de leur hypersensibilité, de leurs sens toujours en éveil, de leur grand attachement à la justice et, plus globalement, de cette impression d’être régulièrement différent en décalage, de nombreuses personnes HP souffrent au quotidien, que ce soit dans leur vie privée ou professionnelle.

Nous savons que le phénomène du haut potentiel est encore trop peu étudié à l’échelle des adultes. Il l’est encore moins dans le monde professionnel. Il ressort néanmoins de différents témoignages que les HP supportent mal les cadres trop rigides et normatifs, ont de la peine avec l’autorité et sont davantage exposés que la moyenne au harcèlement psychologique et au burn-out. Nombre d’entre eux font le choix d’une activité indépendante, ou privilégient des entreprises de taille modeste, dans lesquelles la hiérarchie n’est pas prononcée.

ÉLÉMENTS DE DIAGNOSTIQUE

Alors, comment reconnaître une personnalité HP ? Je me positionne clairement selon l’idée que le plus important pour discerner le fonctionnement d’une telle structure est une exploration qualitative, c’est-à-dire qu’au travers un entretien à bâtons rompus, on discerne si la personne vit effectivement des choses particulières comme par exemple cette impression d’être née à la mauvaise époque et au mauvais endroit, de tout le temps vivre comme un décalage entre comment le monde devrait fonctionner et comment il fonctionne réellement.

Voici une liste non exhaustive de symptômes que l’on reconnait comme étant souvent présent chez des personnalités à Haut Potentiel.  Attention : il n’est pas indispensable qu’elles soient toutes présentes !
• Hypersensibilité, extrêmement susceptible ;
• Intensité – hyperstimulabilité (niveau de réaction plus élevé aux stimuli, être « plus » tout : plus rapide, plus agité, plus attachant, plus exigeant, plus généreux, plus impatient, …) ;
• Hyperesthésie ou exacerbation des cinq sens (hyper réactif aux stimuli sensoriels) ;
• Curiosité exceptionnelle ;
• Imagination débordante, grande créativité ;
• Grande capacité d’observation, note les plus petits détails ;
• Intérêts très variés, saute facilement d’un domaine à l’autre ;
• Peut faire plusieurs choses en même temps (suivre deux conversations en parallèle, parler et écrire, rêver et pourtant écouter, …) ;
• Recherche la compagnie de personnes plus âgées ;
• Capacité d’attention, persévérance : forte si l’intérêt y est; faible, voire nulle, sinon ;
• Grand sens de l’humour (et humour très particulier, souvent incompris) ;
• Rapidement frustré s’il ne trouve pas les personnes ou les ressources pour réaliser ses grandes idées ;
• Grand sens de la justice, de l’équité, moralité. Intolérance à l’injustice, pour lui et pour les autres ;
• Respect des règles bien comprises (« logiques »), mais tendance à questionner l’autorité si les décisions prises lui paraissent non fondées ;
• Idéalisme, altruisme, compassion ;
• Grande capacité de raisonnement/résolution de problèmes ;
• Rapidité d’apprentissage ;
• Méthode d’apprentissage particulière, surtout en math et en lecture ;
• A lu très jeune et avidement ;
• Vocabulaire extensif ;
• Excellente mémoire ;
• Bon en chiffres, puzzles, … ;
• Perfectionnisme, doublé d’une extrême lucidité, qui entraînent parfois le doute, la peur de l’échec.
Le passage d’un test psychotechnique du Quotient Intellectuel ne sert qu’à confirmer la chose (cf annexe 6), et est souvent effectué suite à une demande d’une école, ou d’un centre.  Convulsion encore épidermique de la société dite bien pensante qui veut que les chiffres surpassent le reste.   Cependant, pour certaines personnes à la structure HP, ce QI a un sens et répond à un besoin, souvent personnel.

Pour en savoir plus sur la différence entre les HP (Haut Potentiel) et les Asperger (ou TSA pour Trouble du Spectre Autistique), il sera avantageux de lire l’article sur le Syndrome d’Asperger, et sur Comment vivre avec un autiste Asperger.

2 réponses
  1. Roxane Deloie
    Roxane Deloie dit :

    Cette analyse pourrait être très utiles aux parents d’enfant HP.
    Ce sont souvent des enfants incompris par leurs proches alors qu’ils ont besoin d’un soutien indéfectible de leurs parents dans la structure qui est la-leur

    Répondre
  2. Roufosse ugo
    Roufosse ugo dit :

    Bjr,a 54 ans découverte que je suis HP un peu compliqué car cela travaillait déjà bcp dans la tête mais la!!! Mais je comprends déjà bcp plus de choses dans ma vie..

    Répondre

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